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Investir en 2022 : en avant, malgré quelques vents contraires

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Que nous réserve 2021 en tant qu’investisseurs ? Nous entendons fréquemment les quatre questions suivantes :

  1. Le covid freine-t-il la croissance économique  ?
  2. L’inflation des années 1970 est-elle de retour ?
  3. Xi Jinping décide-t-il de tout ?
  4. Les actions sont-elles chères ?

À chacune de ces questions correspond une réponse nuancée.

Le covid freine-t-il la croissance économique ?

Cela fera bientôt deux ans que le coronavirus a fait son apparition et qu’il nous empêche de vivre normalement. L’apparition de nouveaux variants sème régulièrement la panique et fait temporairement plonger les bourses.

Les investisseurs s’interrogent bien évidemment sur l’impact de ces variants sur la croissance économique. À juste titre car ceux-ci peuvent en effet entrainer un ralentissement de cette croissance. L’incertitude peut faire hésiter la population à consommer et les entreprises à investir. Et dans le pire des cas, l’économie pourrait à nouveau être mise à l’arrêt. Mais il y a une grande différence avec le début de la pandémie. Nous sommes désormais mieux préparés et nous nous adaptons beaucoup plus vite. Le télétravail, les masques, le gel, et les rappels de vaccin nous permettent de continuer à avancer, même si c’est parfois un peu plus lentement que prévu.

Pour 2022, le FMI a légèrement réduit ses prévisions de croissance de l’économie mondiale à 4,9 %, ce qui reste tout de même très correct.

Notre avis
Le covid freine-t-il la croissance économique ? Il reste un trouble-fête indéniable, mais nous apprenons à vivre avec celui-ci.

L’inflation des années 1970 est-elle de retour ?

L’inflation est LE grand sujet du moment, car elle nous concerne tous. Qu’en est-il exactement ?

Tout d’abord, il y a les prix de l’énergie qui ont fortement augmenté. Ils constituent une composante importante de l’inflation.

Mais il y a aussi les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement. Ces derniers mois, la consommation a repris vigoureusement et l’offre n’a pas pu suivre. Avec comme conséquences logiques, un allongement des délais de livraison et une hausse des prix.

La vraie question est de savoir si cette situation va perdurer. Les prix ne devraient donc pas à nouveau grimper en flèche comme ce fut le cas lors du semestre précédent. En effet, l’offre de pétrole et de gaz réaugmente légèrement, et au printemps prochain, la demande devrait diminuer progressivement. Les problèmes logistiques devraient aussi se résoudre progressivement.

Les banques centrales sont, quant à elles, sur leurs gardes. La Réserve fédérale américaine va accélérer la réduction de ses achats d’obligations et prévoit de relever les taux d’intérêt à trois reprises en 2022. Quant à la Banque centrale européenne, elle est pour le moment moins empressée à agir, car les chiffres actuels de l’inflation en Europe sont moins impressionnants qu’aux États-Unis. Progressivement, elle va réduire ses achats d’actifs de moitié. Actuellement, une hausse des taux en 2022 n’est pas à l’ordre du jour.

Notre avis
L’inflation des années 1970 est-elle donc de retour ? À priori, non. Il faut bien évidemment tenir l’inflation à l’œil, mais nous ne pensons pas qu'elle atteindra les niveaux élevés de l’époque. Par ailleurs, l‘investisseur en actions avec une perspective à long terme ne doit pas réellement s’inquiéter de l’inflation. Car en participant à la croissance économique mondiale par le biais des actions qu’il détient, il se protège ainsi contre une perte de pouvoir d’achat.

Xi Jinping décide-t-il de tout en Chine et au-delà ?

Les investisseurs en actions chinoises s’empresseront d’oublier 2021, car les mesures prises par les autorités et les soucis du secteur de l’immobilier ont bien secoué la bourse chinoise.

Xi Jinping se montre en effet décidé à répartir les richesses plus équitablement entre les Chinois. Ses mesures touchent différents secteurs allant de l’enseignement à la technologie, en passant par l’alcool, les jeux vidéo et le divertissement. L’impact de ces mesures a été très lourd pour certaines entreprises, et les investisseurs n’apprécient ni l’imprévisibilité ni le changement perpétuel des règles du jeu. Les actions chinoises ont donc bien souffert.

Devons-nous nous attendre à davantage de restrictions en 2022 ? Il est notamment question de taxes sur les produits de luxe. Celles-ci ne toucheraient pas uniquement les entreprises chinoises, mais également les acteurs étrangers et notamment les entreprises européennes telles que LVMH et L’Oréal pour qui la Chine est un marché important.

Doit-on considérer les ingérences de Pékin comme malveillantes envers les acteurs économiques ? Il y a effectivement des excès dans le modèle social et économique chinois et les réformes devraient assainir l'économie. En tant qu’investisseurs à long terme, nous ne pouvons qu’y être favorables.

Le deuxième sujet brûlant de l’actualité en Chine concerne Evergrande, un acteur majeur du secteur immobilier. En proie à de sérieuses difficultés financières, son éventuelle faillite pourrait non seulement avoir des répercussions importantes sur le secteur immobilier qui représente 30 % de l’économie chinoise mais elle pourrait également impacter d’autres secteurs. C’est pourquoi le gouvernement est intervenu avec différentes mesures pour soutenir Evergrande. L’avenir du géant immobilier reste néanmoins à ce jour très incertain.

Notre avis
Xi Jinping décide-t-il de tout ? Il a certes des idées et une stratégie bien arrêtées. Pour autant qu’il utilise son pouvoir pour réformer le pays et le reconstruire sur des bases plus saines, ce n’est pas un problème en soi. Mais l’imprévisibilité et le caractère drastique de certaines mesures rendent l’environnement chinois plus risqué pour les investisseurs en ce moment.

Les actions sont-elles chères ?

On nous dit souvent : « les bourses performent bien, mais les arbres ne montent quand même pas jusqu’au ciel, n’est-ce pas ? »

Et c'est bien légitime. Les bourses ont bien performé l'an dernier et les portefeuilles de nos clients également. Pour les portefeuilles totalement investis dans leur profil d‘investissement sur toute l’année 2021, les rendements allaient de 3 % pour un profil défensif avec 25 % d’actions jusqu'à 23 % pour les profils 100% actions. Quels ont été les moteurs de cette belle ascension boursière ?

  1. Les banques centrales et les gouvernements ont soutenu l’économie lors de la crise sanitaire
  2. Les bénéfices des entreprises se sont avérés meilleurs que prévu
  3. Les entreprises ont gâté les actionnaires avec des augmentations de dividendes et des rachats d’actions propres.

Dans l’ensemble, les actions sont actuellement correctement valorisées. Les marchés boursiers ont fortement augmenté. Mais les bénéfices des entreprises ont augmenté encore plus. Par conséquent, en termes de ratio cours\bénéfice, les bourses ne sont pas devenues plus chères.

Les valorisations des actions, elles, sont effectivement supérieures à la moyenne des 20 dernières années. Mais cela s’explique. Tout d’abord par les taux d'intérêt particulièrement bas. Les actions restent, pour l'instant, le seul investissement valable pour l’investisseur en quête de rendement. Ensuite, la composition des indices boursiers a évolué. Le poids du secteur technologique est désormais nettement plus important – il représente jusqu’à 40 % aux États-Unis. Le cours des actions technologiques est plus élevé en raison de leurs belles perspectives de bénéfices. Par conséquent, le ratio cours/bénéfice médian est actuellement plus élevé qu’il ne l’était par le passé.

Notre avis
La hausse des cours en 2021 nous semble justifiée. Cela signifie-t-il pour autant que 2022 ne sera faite que d’opportunités boursières à saisir ? Sans doute pas, car il y a aussi des incertitudes. Les taux d’intérêt pourraient remonter plus rapidement et plus fortement que prévu. Un nouveau variant pourrait ralentir la reprise économique. Les évolutions géopolitiques restent toujours difficiles à prévoir. Et enfin, comment évolueront les bénéfices des entreprises ? En 2021, les bénéfices des entreprises ont augmenté de façon exponentielle. Ils ralentiront forcément en 2022, mais les estimations tournent toujours autour de 7 à 8 %, ce qui n'est certainement pas mal. Par conséquent, notre scénario de base est prudemment optimiste.

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