La bonne gouvernance, c’est trouver le juste équilibre entre réflexion et action
- 5 novembre 2024
- Corporate
Katrin Eyckmans est née à Anvers, mais a passé une grande partie de sa vie dans le Brabant flamand. Après ses études de droit, elle a longtemps travaillé comme avocate, notamment pendant dix ans pour le cabinet international Clifford Chance. Depuis 2011, Katrin Eyckmans travaille comme juriste et fiscaliste pour Delen Private Bank Belgique, dont elle a rejoint le comité de direction et le conseil d’administration en mars 2020. Katrin Eyckmans est mariée et mère de deux adolescents.
Comment êtes-vous devenue administratrice déléguée de Delen Private Bank Belgique ?
Cette nomination s’inscrit en réalité dans la continuité de mes responsabilités au sein de la Banque et d’autres mandats. Avant ma nomination, je siégeais déjà aux conseils d’administration de BEAMA, de Febelfin et d’un fonds immobilier visant à fournir des logements abordables dans les centres-villes. Pour moi, ces conseils d’administration constituent une plateforme d’inspiration et de créativité, et un espace de réflexion sur les grandes tendances et défis auxquels nous sommes confrontés en tant que banque et en tant que société.
Comment s’est déroulé votre premier conseil d’administration ?
Lors d’un premier conseil d’administration, le plus important est, selon moi, d’écouter attentivement et de découvrir la dynamique du groupe. C’est ce que j’ai fait lors de mes premiers conseils d’administration chez Delen Private Bank. Ce qui m’a rapidement frappée, c’est la collégialité et le respect avec lesquels les différents membres interagissent. Nous envisageons l’avenir, notre vision et notre stratégie comme une seule et même équipe. Cette dynamique de groupe et cette vue d’ensemble offrent une perspective différente des responsabilités quotidiennes que vous assumez en tant que membre de la direction. C’est sans aucun doute un véritable « plus ». Et au passage, il y a aussi beaucoup plus de place pour l’humour que je ne l’imaginais.
Vous siégez en tant qu’administratrice déléguée à la fois au conseil d’administration et au comité de direction. En quoi votre rôle est-il différent ?
En tant que banque, nous sommes soumis à un cadre réglementaire spécifique en termes de bonne gouvernance. Si les membres du comité de direction font partie du conseil d’administration, ce dernier doit être composé d’une majorité de membres non exécutifs. En outre, le conseil doit également comprendre un certain nombre d’administrateurs indépendants. Cette structure vise à établir une séparation claire entre les membres responsables de la gestion quotidienne, d’une part, et ceux qui définissent et supervisent la politique générale, d’autre part.
En tant que membres de la direction, nous sommes donc responsables de la gestion quotidienne de la Banque, et nous rendons compte au conseil d’administration de la marche des affaires. Les membres non exécutifs et les administrateurs indépendants portent un regard critique, mais tout se passe dans la bonne humeur. Comme je l’ai dit, le conseil d’administration est une équipe où chaque membre contribue à la vision, à la stratégie et à la politique générale de l’entreprise, grâce à son expertise et à son expérience. Le conseil d’administration de Delen Private Bank se compose de six administrateurs délégués, de sept administrateurs non exécutifs et de trois administrateurs indépendants.
Comment entretenir de bonnes relations avec les administrateurs non exécutifs ?
Cela se fait de manière très naturelle. Le fait que nous déjeunions ensemble avant chaque réunion du conseil d’administration aide. Cela permet d’avoir des conversations un peu plus éloignées de la gestion de la Banque.
Tous les membres du conseil se rejoignent sur la mission, l’objectif que nous voulons atteindre. Mais en raison de la diversité de leurs formations et de leur expertise, les avis divergent parfois sur la voie à emprunter. C’est précisément ce qui fait la richesse du processus : des opinions et des perspectives différentes permettent toujours de trouver des solutions plus créatives et plus durables.
Quelles qualités faut-il pour bien exercer votre fonction ? Comment essayez-vous de faire la différence en tant qu’administratrice ?
J’apprécie la communication honnête et transparente, et l’action. Après avoir évalué tous les risques, je veux prendre des décisions. Il s’agit de prendre ses responsabilités. Dans ce cadre, ma curiosité naturelle m’est utile, j’aime faire preuve d’ouverture d’esprit et examiner toutes les solutions possibles. Et ce, toujours avec une vision sur le long terme et en me concentrant sur l’intérêt du client, une attitude propre à notre organisation. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas changer d’avis de temps en temps. Il faut aussi oser remettre ses décisions en question. Et tout cela avec une bonne dose d’empathie et de diplomatie, car la gestion d’une entreprise est et reste une affaire d’êtres humains.
Quels sont les principaux points à l’ordre du jour du conseil d’administration de Delen Private Bank ?
Les chiffres sont évidemment importants. Ils nous aident à aiguiser notre stratégie. En tant que banque, nous avons également des obligations réglementaires et le conseil d’administration doit examiner un grand nombre de procédures, de rapports et de politiques que la banque doit rédiger ou mettre à jour régulièrement. Avant la réunion, les membres du conseil doivent donc parcourir un ensemble de documents qui peut rapidement atteindre plusieurs centaines de pages.
Mais au-delà de ces thèmes habituels, nous nous attardons toujours sur des sujets plus spécifiques, comme les ressources humaines, notre stratégie ESG (environnement, responsabilité sociale et bonne gouvernance) ou les tendances émergentes. Lors de la dernière réunion, par exemple, nous avons eu droit à une présentation très intéressante sur l’intelligence artificielle. Nous abordons donc également des thèmes qui peuvent avoir un impact important sur l’entreprise à moyen terme.
Quels sont les ingrédients d’une bonne réunion du conseil d’administration ?
Je pense que réfléchir et agir de manière constructive est vraiment essentiel, en gardant à l’esprit la situation dans son ensemble, notre mission et notre stratégie à long terme. J’attache également une grande importance à une bonne préparation et à un suivi rigoureux. Les membres du conseil reçoivent les documents bien à l’avance. Cela laisse à chacun le temps de les parcourir. Nous travaillons sur les points inscrits préalablement à l’ordre du jour et les décisions à prendre, et nous listons clairement actions à entreprendre, ce qui aide à structurer les réunions. Il ne faut pas non plus sous-estimer le rôle du président. Il dirige la réunion et veille à ce que l’ordre du jour et le timing soient respectés, et à ce que chacun ait la possibilité de poser les questions ou d’aborder les points qu’il/elle juge pertinents.
Imaginez que Delen Private Bank soit le héros ou l’héroïne d’un film. Qui choisiriez-vous et pourquoi ?
Je choisirais Q, le chercheur qui fournit à James Bond toutes sortes de gadgets techniques qui semblent banals, mais qui peuvent lui sauver la vie. Il est loyal, innovant et créatif, et fait la différence lorsque c’est nécessaire. Son humour britannique et pince-sans-rire le rend irrésistible. J’aime aussi son rôle discret : il est l’homme de l’ombre qui veille à ce que les héros puissent briller. Oserais-je faire le parallèle avec notre rôle de gestionnaire de patrimoine ? Nous apportons la sérénité, la sécurité et la constance pour que nos héros — les clients — puissent être la meilleure version d’eux-mêmes, au travail et à la maison.
Selon vous, qu’est-ce que la « bonne gouvernance » ?
C’est une combinaison de réflexion et d’action, et la recherche d’un juste équilibre entre les deux : une écoute attentive et un comportement responsable. La bonne gouvernance consiste à identifier les risques, à les évaluer et à les gérer au mieux. Une vision positive de l’avenir est indispensable. Cela suppose un état d’esprit ouvert et alerte, avec une action concrète sur le bien-être et la prospérité de toutes les parties prenantes — clients, employés, actionnaires, législateur et société. Le respect et la transparence sont également très importants pour moi, tant à l’égard des membres du conseil d’administration qu’à l’égard des collaborateurs et des clients de l’organisation.
Le Conseil est également partenaire de « Bestuur van het Jaar ». Pourquoi prenez-vous cet engagement ? Quelle est, selon vous, la valeur ajoutée de cette initiative ? Et quel rôle souhaitez-vous jouer pour vos clients ?
Delen Private Bank est une banque familiale au service des familles, pour la gestion de leur patrimoine privé et professionnel. À travers un certain nombre d’initiatives, nous créons un lieu de rencontre pour les dirigeants d’entreprises familiales afin de trouver des solutions efficaces, d’échanger des idées et de s’inspirer. Chaque client, chaque entreprise est unique, mais en même temps, tous se retrouvent dans certaines situations. Par exemple, comment gérer la transmission familiale de l’entreprise ? Comment structurer et activer les différents organes familiaux ? Comment préparer la nouvelle génération ? Ce sont des sujets sur lesquels nous faisons intervenir des experts auprès de nos clients. En tant qu’entreprise familiale — aujourd’hui la seule dans le secteur financier belge — Delen Private Bank jouit d’une belle expérience. Elle se veut exemplaire en matière de gouvernance. Dès qu’elle le peut, elle met également son expérience et son expertise à la disposition de ses clients.
Le prix « Bestuur van het jaar » s’inscrit dans cet engagement. Ce prix, créé par De Bestuurder, récompense une entreprise dont le conseil d’administration met en pratique les principes de bonne gouvernance. C’est une forme d’encouragement et une marque de reconnaissance pour les administrateurs qui font la différence. En outre, le lauréat sert d’exemple aux entreprises qui souhaitent également s’engager sur la voie de la bonne gouvernance, car elles sont convaincues qu’une gouvernance solide est essentielle pour créer une croissance durable. Contrairement à d’autres prix, celui-ci prend en compte les efforts d’une équipe plutôt que les performances d’un individu, une démarche que nous soutenons pleinement.
De Bestuurder s’intéresse aux mêmes aspects juridiques que nous traitons au sein de la Banque et sur lesquels nous aimons conseiller nos clients. En outre, les événements sont l’occasion de se réunir et de nouer des liens.
Quel est votre « plaisir coupable » ?
C’est une question difficile. Je regarde très peu la télévision et je n’ai pas non plus d’habitude folle ou d’envie bizarre dont j’aurais honte. D’ailleurs, je trouve cela assez étrange comme combinaison de mots, « plaisir coupable ». Comme si nous devions avoir honte de quelque chose d’agréable. Tant que cela reste dans les limites du socialement acceptable, je préconise de profiter pleinement de toute la beauté que la vie a à offrir, des petits plaisirs et des grandes joies.
Avez-vous une œuvre caritative préférée ?
Delen Private Bank n’œuvre pas dans une tour d’ivoire, elle fait partie d’une société et s’engage à « rendre » à cette société. C’est pourquoi elle soutient des projets qui contribuent à répondre de manière structurelle à des besoins importants. Nous avons confié nos initiatives sociales à la Fondation Roi Baudouin. Nous nous concentrons sur des organisations et des projets sociaux qui, grâce à une force de frappe financière supplémentaire, peuvent réaliser leurs ambitions dans le domaine de la santé et de l’enseignement de qualité. CodeNPlay, par exemple, est une organisation qui accompagne la transition numérique dans les écoles primaires. En plus d’un soutien financier, cette initiative peut également compter sur des collègues informaticiens de la Banque pour guider les enseignants dans le développement de leçons sur le codage et d’autres compétences numériques. Ici aussi, nous partons de notre vision à long terme pour avancer pas à pas sur certaines questions sociales importantes.
Cet entretien a été réalisé en collaboration avec De Bestuurder. Les droits d’auteur et de propriété de cet article sont détenus par De Betuurder. La publication originale peut être consultée à l’adresse suivante : https://debestuurder.be/goed-bestuur-is-de-juiste-balans-vinden-tussen-bedachtzaamheid-en-daadkracht/.
Auteur : Johan Van Geyte
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