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“L’actionnariat actif encourage les entreprises à atteindre des objectifs sur le plan de la durabilité”

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En investissant chez Delen Private Bank, vous savez que vos investissements sont réalisés de manière durable, c’est-à-dire dans le respect de critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance. L’engagement – à savoir engager le dialogue avec les entreprises dans lesquelles nous investissons - constitue un pilier important de l’investissement durable. Nous agissons ainsi afin d’accompagner ces entreprises sur le chemin de la durabilité.

Pour ce faire, Cadelam, notre gestionnaire de fonds, travaille en collaboration avec un partenaire spécialisé, EOS. Leur équipe indépendante constituée d’experts en critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) conseille Cadelam mais aussi d’autres investisseurs institutionnels. Ensemble, ils représentent quelque 1.500 milliards d’euro d’actifs, ce qui leur donne un poids considérable.

Nous avons interviewé Bruce Duguid, responsable de l’engagement (« Head of stewardship ») chez Federated Hermes EOS, notre partenaire pour dialoguer avec les entreprises. Cet entretien se déroule en anglais et la vidéo est donc sous-titrée en français. Vous trouverez également cette traduction sous la vidéo.

 

 

Bienvenue, Bruce. EOS nous accompagne dans le cadre de l’actionnariat actif. En quoi cela consiste-t-il ?

Bruce Duguid : La mission de Federated Hermes consiste à faire croître le patrimoine de nos clients de manière durable. Selon nous, la meilleure manière d’y parvenir est d’investir dans des entreprises gérées avec une perspective de création de valeur durable sur le long terme. Nous faisons cela au travers de l’actionnariat actif : nous agissons en tant qu’actionnaires actifs dans l’intérêt de nos clients. Cela implique de rencontrer les entreprises, d’engager le dialogue avec elles, de discuter de leur stratégie sur le long terme, de voter aux assemblées générales, mais aussi de s’assurer qu’elles respectent leurs engagements à l’égard de Delen et des autres clients que nous représentons.

Vous êtes responsable de l’engagement (“Head of stewardship »). Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Bruce Duguid : En fait, cette mission d’actionnariat actif requiert beaucoup de temps. C’est pourquoi nous disposons d’une équipe entièrement consacrée à cette mission. C’est une équipe d’une trentaine de personnes qui rencontrent les entreprises que nous avons en portefeuille. Par ailleurs, nous exerçons notre droit de vote dans les entreprises ou nous recommandons à nos clients de le faire. Je supervise cette équipe de collaborateurs répartie dans trois régions : Amérique du Nord, Europe, et Asie et pays émergents. Je rencontre moi-même aussi certaines entreprises, ce qui constitue bien sûr le beau côté du métier.

Lorsque vous parlez de “rencontrer les entreprises”, comment cela se passe-t-il concrètement ?

Bruce Duguid : Nous cherchons à collaborer sur le long terme avec les entreprises. Nous travaillons avec elles de façon constructive et nous les encourageons à créer de la valeur de manière durable. Ainsi, nous rencontrons les dirigeants des entreprises, à savoir le président du conseil d’administration ou le CEO de l’entreprise, les administrateurs et les membres du comité de direction. Et aussi parfois des experts sur des sujets tels que la durabilité, la biodiversité ou le capital humain.

Les médias accordent beaucoup d'importance aux actionnaires activistes. Quelle est la différence avec votre approche d'actionnariat actif ?

Bruce Duguid : Nous faisons une distinction entre un actionnaire actif et un activiste. Au travers de l’actionnariat actif, nous nous assurons que nos clients exercent leurs droits en tant qu’actionnaires pour encourager l’entreprise à atteindre les objectifs qu’ils ont préalablement déterminés en matière de durabilité. Un activiste a probablement une approche à plus court terme, plus publique, mais aussi moins effective dans le temps. Je pense donc que la plus grande différence est là : l’actionnariat actif a une approche constructive à long terme alors qu’un activiste a plutôt une approche à court terme.

Comment mesurez-vous l’efficacité de votre intervention ? Comment évaluez-vous qu’une entreprise a fait des progrès en matière de durabilité ?

Bruce Duguid : C’est une bonne question. Lorsque nous rencontrons des entreprises, nous nous fixons des objectifs en matière de dialogue sur tous les points où nous souhaitons voir une amélioration. Cela peut concerner l’environnement, comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ou de réelles améliorations en matière de gestion des déchets, d’économie circulaire ou en lien avec la nature ou la biodiversité. Il peut s’agir aussi de responsabilité sociale, notamment de politique en matière des droits de l’homme ou de protection des travailleurs sur les chaînes d’approvisionnement ou de protection du personnel de l’entreprise dans son ensemble.

Pouvez-vous nous donner l’exemple d’une entreprise dont la stratégie a évolué dans un sens plus durable grâce à nos efforts en matière d’engagement ?

Bruce Duguid : Prenez la thématique du changement climatique, un sujet qui préoccupe fortement nos clients. Nous avons beaucoup travaillé avec les entreprises pétrolières et gazières, et notamment avec la société de pétrole et de gaz British Petroleum (BP), un des six plus gros acteurs dans le domaine du gaz et du pétrole.

Nous craignions que la stratégie de croissance de l’entreprise ne soit pas compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris (sur le réchauffement climatique). Certes, nous reconnaissions que l’entreprise était leader de marché quant aux objectifs qu’elle s’était elle-même fixés concernant la réduction des émissions de CO2 générées par ses propres activités. Mais elle n’avait par contre pas fixé d’objectif relatif aux émissions de ses produits, à savoir le pétrole et le gaz qu’elle produisait.

C’est pourquoi nous y avons travaillé ensemble avec l’entreprise. Nous avons rencontré à plusieurs reprises les cadres supérieurs et le président de l’entreprise. Pour accélérer les changements, nous avons nous-mêmes soumis ce point à l’agenda de l’assemblée générale des actionnaires, demandant à l’entreprise d’adapter sa stratégie selon les objectifs de l’Accord de Paris. Notre demande a été soumise en accord avec 10 % des actionnaires. En collaborant avec la direction, nous avons également obtenu le soutien de l’entreprise. Cette démarche a ainsi reçu un soutien massif lors de l’assemblée générale des actionnaires. Cela a ainsi mené à un changement réel dans la stratégie de l’entreprise.

L’année suivante, sous la direction du nouveau CEO Bernard Looney, l’entreprise a présenté une stratégie de zéro émission nette concernant non seulement ses activités mais aussi ses produits pétroliers et gaziers. C’est le premier grand producteur de pétrole et de gaz à adopter cet objectif de zéro émission nette. Nous avons poursuivi la collaboration avec l’entreprise afin d’affiner encore ses objectifs à court, moyen et long terme nécessaires à la mise en œuvre de cette stratégie.

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